Il a bien entendu des situations plus dramatiques qu’une victoire à domicile contre Southampton non retransmise à la télévision. Toutefois pour Arsenal d’Unai Emery, c’était un tournant important de la saison.
Tandis que toute l’attention portait sur le match nul sans but de Manchester United et Liverpool, Arsenal produisait sa performance la plus intéressante offensivement depuis des mois. Sa victoire 2-0 contre les Saints reposait sur une prestation bien plus convaincante que celles des précédents matches. Cette constatation était sans doute prématurée, mais une qualification pour les quarts de finale de la Ligue Europa, quatre points pris à Tottenham et de Manchester United, et une place dans le top 4 de la Premier League sont venus confirmer la montée en puissance des Gunners.
Quand une équipe connaît un tel déclic, il est naturel de scruter les performances pour trouver les explications de cette amélioration.
Mesut Ozil a débuté les succès à domicile contre Bournemouth et Manchester United, mais était remplaçant face à Southampton et Tottenham. Il en est de même pour Aaron Ramsey. Henrikh Mkhitaryan semble avoir trouvé son rythme, mais les Gunners se sont débrouillés sans lui contre les Red Devils. D’autre part, l’entraîneur a alterné les formations à trois défenseurs et quatre derrière. Alexandre Lacazette alternait les titularisations en pointe avec Pierre-Emerick Aubameyang. Toutefois contre Manchester United et Rennes, les deux attaquants ont commencé ensemble. Lucas Torreira et Granit Xhaka ont tous les deux manqué certains matches.
Lors de ses 7 derniers matches toutes compétitions confondues, les Gunners ont marqué 9 buts pendant les 20 premières minutes – dont 5 en 4 matches de Premier League. Pourtant entre la tête de Shkodran Mustafi à Cardiff City le 2 septembre dernier, et le penalty d’Aubameyang contre les Spurs exactement trois mois plus tard, Arsenal n’avait marqué aucun but dans les 20 premières minutes d’un match de Premier League. Ce fut une série de 9 matches, dont un seul contre un membre du Big Six. Les buts de Mustafi et Aubameyang étaient tous deux des coups de pied arrêtés. Le premier but de la saison d’Arsenal dans le cours du jeu n’est donc pas intervenu avant le premier match d’Aubameyang contre Burnley le 22 décembre dernier.
Néanmoins, il y a une raison pour laquelle les équipes aspirent à commencer les matches en marquant rapidement. Cela a peut-être une importance marginale, mais un ou deux buts d’avance à domicile amènent les supporters à s’impliquer et empêchent ceux-ci de glisser dans un état de torpeur. C’est également un indicateur fort d’une équipe qui ne fait qu’un avec son entraîneur, sans perdre de temps à lutter avec des consignes tactiques ou des problèmes non résolus sur le terrain d’entraînement.
Le poids du premier but est considérable, car celui-ci permet aux équipes de donner le rythme et maîtriser la physionomie du reste de la rencontre. Les buts précoces aident l’équipe d’Emery à développer une plus grande assurance. Cette dernière permet également de prendre le contrôle des matches en marquant rapidement : un cercle vertueux dont les Gunners ont besoin pour atteindre leurs ambitions.